dimanche 2 septembre 2012

GUATEMALA 2001-2002 (BOULOT)


Mon travail au Guatemala avec PAQG-JSI-ECAP

Les petits mots qui s’envolent vers la terre de mes ami(e)s sont perpétuellement empreints de joyeuses aventures et enrobés de magie savourée à belle dent que mes yeux, mes oreilles, mon nez, ma bouche et ma peau transforment en une symphonie transmise à travers ma plume.  S’offre à ma chère personne, une riche expérience dans ce pays rempli de secrets bien discrets (parfois ardus, parfois mystérieux, parfois étonnants) et de trésors (parfois d’une simplicité enfantine, parfois de saveur de la nature souriante, parfois de couleur fort interculturelle).

Deux mois de formation à Montréal…  un premier clin d’œil m’a dépeint une réalité culturelle, sociale, politique au gré ma perception, ma compréhension, mon interprétation et mes attentes tant conscientes qu’inconscientes.  Le 28 septembre 2001, un avion s’envole avec à bord une demoiselle ayant comme bagage: sa soif de défis, son baluchon de savoir et de connaissances, un colis à saveur de sa personnalité et de son vécu et tout naïvement quelques malicieuses brindilles d’idées préconçues et d’attentes stéréotypées ainsi que tout naturellement des douceurs ornées de mis en gardes.  Dans l’espace et dans le temps, je voyage… atterrissant dans un Guatemala accueillant, illuminé par ses contrastes colorés.  Au rythme d’un soupir s’enchaînent une semaine intensive de cours en espagnol (un bain chaudement culturel mais tristement tempéré par des bulles de savon anglicisés) puis une semaine riche en échos socio-politiques avant ma première rencontre (ainsi que mon premier contact officiel.. n’ayant malheureusement point reçu de rétroaction à mes courriels) avec mon organisme partenaire: un centre d’études communautaires et d’action psychosociale.  Ce centre effectue un travail de réparation des dommages causés par la violence politique chez les individus et les groupes sociaux des communautés autochtones tout en réalisant un travail de recherche, d’analyse et de formation sur les thèmes de la guérison sociale, de la question des droits humains, de la lutte contre l’impunité et de divers aspects reliés à la santé mentale.  Sonnant à leur porte avec les faibles attentes, les timides expectatives reliées au poste postulé “intervenante et promoteure en éducation populaire auprès des jeunes et des adultes en milieu rural” et accueillie par des sourires fort professionnels, les premières paroles me propulsent rapidement loin de ma réalité professionnelle naïvement élaborée pour me catapulter dans un univers quelque peu paniquant ayant mandat de “collaboratrice-investigatrice pour un projet d’expertise intitulé “ Effets psychosociaux de la violence politique chez la population autochtone affectée”.  Ma tête tourbillonne au rythme des mini-déceptions (moi, fille de la campagne… me voilà confinée dans un monde urbain étourdissant; moi, professionnelle de terrain en intervention et en formation…. me voilà captée par la recherche, par une investigation purement bibliographique et sans saveur de travail de terrain) ainsi que mes nouvelles appréhensions (… un travail de recherche à fin d’expertise… aïe, aïe, aïe!  Vais-je être à la hauteur pour un projet de telle importance?)

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De la mi-octobre à la mi-décembre 2001, je me transforme littéralement en rat de bibliothèque, en bookworm!  Je dévore systématiquement tous les documents répondant à l’écho des mots violence politique, massacres, guerre, génocide, torture, douleur & deuil, peur, anxiété & dépression, stress post traumatique… Paragraphe en paragraphe, livre en livre, les atrocités des stratégies psychologiques et les horreurs des tortures physiques de la violence politique ainsi que les terreurs, les peurs, les douleurs, les traumatismes nourris par ses 36 ans de conflit armé me sont révélés.  Les semaines filent follement mais ma posture semble s’être figée “yeux et nez derrière un livre et doigts pianotant un clavier d’ordinateur” … seulement les lignes se rajoutant graduellement au rapport rédigé dément l’inaction de ma posture de statue!

Néanmoins, mon état d’âme, mon esprit valse maladroitement au grés des émotions soulevées par mes découvertes bibliographiques.  Les traités de Paix se sont signés officiellement le 29 décembre 1996 mais tristement les intimidations et les menaces directes et indirectes persistent dans cette lutte contre l’impunité, dans cette lutte à la vérité.  Officieusement, les effets psychosociaux n’ont pas disparus avec cette signature bureaucratique.  Les 36 ans de violence politique ont marqué profondément ce pays, plus spécifiquement les communautés autochtones.  Même si les plaies psychosociales ont commencé à se cicatriser doucement (mais parfois encore avec de l’infection et parfois encore saignantes), soulager la douleur, apprivoiser les peurs, récupérer la mémoire et la dignité font partie d’un processus temporellement long et qui doit s’actualiser étroitement avec la récupération psychosociale et la lutte contre l’impunité.  Le monde des livres m’envahit, m’englobe jusqu’à me métamorphoser en hermite.  Plus les livres me livrent leurs secrets plus l’impression de pelleter des nuages se fait persistante et insistante (cette expertise vaut-elle son pesant d’or contre cette machine remplie de corruption niant sa responsabilité?) et plus les mots en perdent sournoisement leurs dimensions, leurs valeurs humaines (ma cape d’hermite m’insensibilise malicieusement en me coupant littéralement de la réalité, du monde de l’émotionnel).

Heureusement, six moments cruciaux redonnent simultanément vie et émotions aux mots lus avec un avec un soupçon d’insensibilité m’obligeant à garder en mémoire que le conflit armé a réellement existé et affecté toute une nation… que le conflit est tout autre que fictif et pure statistique.

24-27 octobre 2001
Ma première visite à Rabinal où premier contact direct avec la souffrance, la douleur, l'espoir à travers les sourires aux yeux tristes, à travers les monuments érigés en souvenir des défunts, à travers les photos des défunts ornant les murs du musée.  (Première visite et non la dernière comme je croyais car n’ayant point de mandat spécifique… mon sens de l’éthique ne voulait pas envahir un espace interrelationnel que trop surchargé!  Perpétuellement initier de nouvelles relations de confiance demande énormément d’énergie et qui sait la quantité de gens, d’intervenant pointent leur nez.  Tristement certaines “ victimes ” ont plus de trois rencontres avec diverses ONG par semaine et le travail, l’économie familiale appauvris s’en ressent encore davantage).

13-15 novembre 2001
IV Congrès international de la psychologie sociale de la libération où les pays participants se contagionnent leurs motivations dans la lutte pour la paix et la justice sociale.

16 novembre 2001
Rencontre avec Elisabeth Lira… professeure universitaire et recherchiste en lien avec la violence politique… m’a contaminé sa motivation de lutter et a sensibilisé l’équipe sur la nécessité d’une recette de survie, de ressourcement (dont mon ingrédient principal au Guatemala sont mes escapades les week-ends!!)

29 novembre 2001
Visite à la Fondation anthropologique forensique où les squelettes crient et pleurent leurs souffrances, leur douleur, leur injustice si sourdement que seul les eux entendent leurs cris et leurs pleurs.

7 décembre 2001
Assistance à une discussion dans un cours de maîtrise où l’autre côté de la médaille du conflit m’est suggéré.

13-14 décembre 2001
Assistance aux rituels et cérémonie d’inhumation dans une communauté autochtone où rage une tempête d’émotions (colère, injustice, douleur au cœur, soulagement de pouvoir dignement enterrer leurs défunts).


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Néanmoins, les trois fins de semaines de vacances durant le temps des fêtes ont été accueillies avec bonheur et satisfaction … pour me réénergiser, me ressourcer, me reposer davantage mentalement que physiquement, pour décanter les frustrations accumulées!  Courir aux rythmes des mots se défilant de livre en livre, pousser un crayon docilement de phrase en phrase, pianoter habilement les lettres sur un clavier électronique…. Essoufflent peu si l’on ne tient point comptes de la tempête d’émotions soulevée par ces mots, ces phrases, ces lettres!

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Mi-janvier à la fin mars 2002
Retour au boulot avec une tempête rongeant mon cœur, mon être: heureuse que les journées de boulot déboulent mais anxieuse de ne point accomplir les objectifs (objectifs davantage délimités par mon sens pratique que par la coordonnatrice et la directrice) dû au temps qui file entre les doigts!

Assidûment, je tente de boucler la boucle de la première partie de cette investigation bibliographique mais sournoisement les livres se bousculent devant mes yeux en charmant ma curiosité, mon intérêt et en jouant avec ma sensibilité avec leur titre, leur couleur, leur contenu..!  Néanmoins, la deuxième partie se fait insistante : vive la recherche d’outil de diagnostique, de tests d’évaluation, d’échelle de comparaison, d’énumération de symptômes… le tout en lien avec les effets psychosociaux de la violence dont le stress post traumatique, la détresse, la douleur psychologique, l’anxiété, la dépression.  Qui sait pourquoi l’être humain a développé ce besoin de tout comparer, de tout relativiser, de tout normaliser, de tout mesurer, de tout quantifier?  N’est-ce point un désir profond de contrôler, de rationaliser, de normaliser l’incontrôlable comme la spontanéité et l’intuition!

De bibliothèque universitaire en bibliothèque universitaire (4 universités richement colorées architecturalement, culturellement et socialement selon les classes sociales privilégiées… dont certaines universités s’enorgueillissent de leur environnement de jardin botanique avec poissons rouges en sus et une bibliothèque ornée de livres en anglais pendant que d’autres luttent pour avoir du matériel adéquat),  de sites web en sites web, je me balade avec l’espoir persévérant de débusquer les grains de sel à travers les grains de sables, la fleur par mise les mauvaises herbes.  Que de tests d’intelligence, de personnalité et d’aptitudes!  Ma persévérance acharnée porte timidement ces fruits… que je ramène sagement au bureau pour en refléter leur saveur dans mon rapport de recherche!

Le petit rat de bibliothèque que je suis à des fourmis dans les jambes… avec le retour des chaleurs et l’odeur des fleurs parfumant la Capitale (on se croirait en printemps européen mais c’est le mois de février chapine!)  délicieusement, quatre activités me sortent discrètement de ma routine:

4-8 février 2002
Assistance à un processus d’exhumation de cimetière clandestin.  Le processus de deuil se réactive, les émotions (colère, cris d’injustice, douleur, frustration, peur, espoirs….) se ravivent.  Que d’espoir de retrouver leurs fils, leur mari, leur père, leur famille malgré la douleur incendiée… pour offrir une dignité au défunt et pour pouvoir vivre.  Parfois, certains préfèrent oublier, effacer le tout de leur mémoire… menaçant et intimidant ceux luttant contre l’impunité et pour la vérité.  Dans la culture maya, la famille du défunt ne peut pas vivre paisiblement aussi longtemps que les défunts ne reposent pas dignement en paix.
Une dame reconnaît son fils grâce aux vêtements en lambeaux.  Je fruste devant la barrière linguistique … mon soutien ne peut que tristement être physique!  “ Elle est heureuse et moi je suis triste ”… fait grincé mon cœur de honte, de gêne!!
Que d’espoir généré par cette exhumation… cruellement assombri par les fosses pratiquement vides et par une loi contrôlante interdisant d’excaver à plus de 10m. du point assigné par la déposition légale même si à 15m gît possiblement la vérité!  Vive de nouveau l’attente, une attente résignée mais bien combative!

Je repars vers la Capitale, bouleversé plus que mon rationnel me l’admettra.
Je voulais voir … et j’ai ressenti!
Je voulais boucler la boucle de mon investigation.. et j’ai découvert un nœud de souffrance!
Je voulais humaniser les mots joliment théoriques de mon investigation… et j’ai été bouleversée par l’intensité de leurs regards!
Je voulais que n’être une présence ponctuelle… et j’ai laissé une tempête d’émotions me bousculer!

26 février-1mars 2002
Semaine de formation avec Carlos Beristain … coordonnateur du rapport “ Guatemala : Jamais plus ”.  Une semaine riche en suggestion, en conseil, en support pour le projet “ d’expertise ” … dont tristement ma collaboration se terminera sous peu!  Les mises au point de Carlos Beristain me donnent des ailes mais le temps restant au six mois les coupe!!!

2-11 mars 2002
Petit séjour au Mexique à courir les bibliothèques universitaires (surtout l’UNAM) et à  rencontrer des personnes ayant à cœur les droits humains.

Le retour au travail routinier ne s’est guère effectué sans égratignure… J’en dois pousser assidûment ma persévérance et ma motivation à l’action! Deux semaines, il me reste… pour boucler ma boucle… pour finaliser mon “ travail d’investigation bibliographique ”!

14 mars 2002
Le visionnement de “ Hija del  Puma ” a mis des images sur les mots, des larmes sur les émotions… le tout tant référé à travers les livres ainsi qu’à travers les témoignages des survivants du conflit armé!

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Ainsi se termine mon six mois d’expérience de travail en cette terre chapine… terre riche en couleur et en trésors mais aussi riche en secrets trop lourds, trop douloureux que l’impunité semble vouloir éterniser!


Voilà mon cheminement professionnel au quotidien … qui se montrait bien discret à travers mes récits d’aventure des fins de semaine!!!!

GUATEMALA Mars2002


UN CERTAIN MARS 2002
Quelques dernières aventures  au Guatemala!!!

Me revoilà de retour de ma semaine au Mexique! (12 mars)
Un Mexique aux multiples rencontres fort chaleureuses et fort trop rapides!
Des rencontres professionnelles (organismes en doits humains) et bien naturellement personnelles (amis, organismes où j’ai laissé mes empreintes!)
Rencontres avec les sourires des enfants del BLANCO avec leurs souvenirs cocasses (te souviens-tu quand ta sandale s’est brisée en deux lors de l’ascension du cerrito?) et la chanson “ si tu aimes le soleil ” qu’ils me chantent fièrement.
Reconnaissance spontanée d’une famille d’accueil (reconnaissant ma voix à l’intercom sans savoir que je me trouve en ces lieux).
Jasettes amicales avec les amis, les comparses du passé.
Bénédictions de mes grands-mères adoptives.
Semaine intense… dont le clin d’œil “ offre d’emploi comme physiothérapeute” m’a fait sourire!  Et pendant que je savoure la relative tranquillité de la méga métropole mexicaine… des collègues de travail guatémaltèques luttant contre l’impunité et pour les droits humains sont cibles de menaces directes!  Ouf!  Quelle justice!
Puis… voyage de plus 24 heures me ramenant vers ma réalité professionnelle, me ramenant vers les futurs au revoirs!  Que deux semaines, aouch!!!!

Une dernière fin de semaine remplie d’aventure…
Atitlan…. Un lac entouré de volcan, un lieu touristique des plus prisés… et que tout naturellement j’ai gardé pour la fin de mon séjour au Guate!
Ainsi… une fin de semaine en solitaire entourée de touristes à savourer le calme de Santiago!

Tôt dimanche matin, pendant que les convertis à “ Evangilisme ” se lamentent, chantent en lirant… les mayas plus traditionnels, tel sur un tableau d’art, besognent au son des oiseaux et du clapotis de l’eau, loin des touristes qui dorment probablement encore :
Multiples barques fort typiques bourlinguent sur l’eau dont leurs propriétaires en pantalon blanc rayé rouge pêchent savamment;
Les femmes s’activent lestement, les deux pieds dans l’eau.  Sur une pierre, elles tordent, lavent les vêtements.
Des jeunes hommes se baignent, se lavent vigoureusement… tout en laissant un nuage de savon!

Une église, plus que centenaire ornée de statues en bois vêtues de chemisier, accueille ses fervents catholiques!  Dans leurs vêtements traditionnels riches en coloris, les adeptes parlent libre entre eux pendant que les oiseaux piaillent sous ce toit en aluminium et qu’un chien se fait bousculer par des coups de pieds (il trouvera refuge entre deux bancs, malgré tout!!)  Au bout de 30 minutes… un prête s’avance… et seulement les dates, l’heure et le nom des sacrements sont dits en espagnol!!!

Un petit bateau me ramène à Panajachel…. surnommé “ Gringotenango ” (la terre des gringos!), me laissant le temps de savourer avidement toute la splendeur du lac entouré de volcan avant de devenir une vraie touriste…. vive les dépenses, quoi!  Puis, c’est le retour à la Capitale!  Par-dessus une épaule, dans un journal national, une photo d’enfants affaiblis par la famine choque mon regard.  (Famine à cause de l’extrême sécheresse qui sévit dans le pays… tellement que la fumée des feux de broussailles ornent le décor et une senteur de brûlé chatouille en permanence nos nez.)  Moi, je dépense…. et eux souffrent de faim!  Aouch, vive une petite culpabilité interne!!!

Ainsi va une de mes dernières fins de semaine… avant mon retour qui s’annonce que trop précipitamment!!!

GUATEMALA Jan2002

UN CERTAIN JANVIER 2002


Vendredi, 18 janvier 2002… de Guatemala à Rabinal
Une nuit courte, trop courte….. entre les murmures de l’inconscient et la quiétude du cœur!
Un réveil-matin matinal, trop matinal (5hres am)… me ramenant dans le monde du conscient, monde de la loi, monde des normes.
Un bus peu empressé… roulant au rythme de sa loi, sa relativité et la réalité, m’a engloutit pour me libérer qu’à Rabinal où un rendez-vous professionnel, un rendez-vous d’éthique, un rendez-vous moral m’attend.
Une rencontre me livrant multiples secrets parfois ardus (les témoignages), parfois mystérieux (mon nahual), parfois étonnant (petite coopérative de tissage au milieu des champs asséchés).
Une balade me soulignant la magie de la nature : collines tristement asséchées par les caresses de l’été (actuellement)… patientant l’hiver (mois de mai) pour s’épanouir de nouveau.
Attente… attente…. attente que le temps passe pendant que les étoiles murmurent dans la nuit et que la fête patronale anime la ville.  Attente du bus de 1hram pour le retour via la Capitale… pour une fin de semaine relaxante à la plage!!!

Samedi, 19 janvier 2002…… de Rabinal à Guatemala Ciudad à Monterico!!
À peine glissée au samedi depuis quelques minutes…. Que c’est l’attente empressée de l’autobus , qui avec que dix personnes somnolentes , roulera vers Guatemala.   À 4h45am, une ville extrêmement paisible m’accueille et un lit douillet pour 2 petites heures!!!  À 8heures, je réveille mes supposés compagnons de “ l’escapade à la plage ”!!!
À 9ham, nous voilà, 3 mousquetaires dans la zone #4 à la recherche du fameux bus!  Surchargé (tellement qu’un petit bonhomme fait le voyage sur mes cuisses avec un père qui s’exclame “ ah, que j’aimerai être encore petit!! ”), l’autobus sillonne entre les volcans jusqu’aux plaines au niveau de la mer, puis jusqu’à l’humidité et la chaleur côtière!  De Guate à Taxisco…puis via les “ lanchas ” pour traverser les canaux de Monterico… pour nous faire accueillir par les vagues enchanteresses!!!  Après avoir décommander un milkshake qui tardait trop dans un hôtel à la Crusing Bar bien cheesy, bien gringo….après avoir savourer un poisson apprêté en une heure dans un comedor local (vive la nonchalance des gens!!), après avoir trouver un hôtel pour y accrocher nos hamacs…. la mer se fait bien cajoleuse!!!  Un soleil couchant souligne le “ aurevoir ”!!!  Souper aux crevettes, balade nocturne sur la plage sous les étoiles… puis vive les trois farfelus mousquetaires dans la cour de l’hôtel entre les palmiers et les piscines creusées!!  Bonne nuit à quelques pas des vagues qui dansent et chantent, sous les palmiers à travers lesquels sourient les étoiles!!

Dimanche, 20 janvier 2002….. Monterico à Taxisco… et oups pour le Guate!!!
Réveil sous un soleil timide et avec l’appel langoureux et invitant des vagues!!!  Chasse aux coquillages et danse avec les vagues jusqu’à midi… puis l’heure des bagages sonne!!!  De nouveau, une balade en lancha, entre les poissons séchés, le poussin et le petit chiot qui agonisent de chaleur et entre les villageois, qui nous ramènent via Taxisco  à travers un monde qui ressemblerait au Everglade de la Floride!!  À Taxisco… le bus de 3hpm pour Guate disparaît sous notre nez et celui de 5hpm ne s’est jamais présenté!!!  Aïe, aïe, aíe … têtus ou innocents???  Impression d’être au centre d’une pièce de théâtre de mauvais goût!!  Chauffeurs de Microbus (jusqu’à Escuincla) trop étourdissants et collants malgré nos refus … et dû à nos refus, le piège s’est refermé sur nous!!!  Nous voilà le centre d’attraction de la place.. quelle mise en scène… vive une sortie en groupe… où un quatrième compagnon de circonstance (un ontarien) semble en tirer toutes les ficelles négatives!  Plus le temps s’écoule, plus les prix montent!  Le marchandage accepté mais un refus solidaire nous offre, ou plutôt nous oblige, une nuitée dans la campagne taxiscanienne!  4 étrangers internationaux et son ami de la Capital sont guidés à travers champs de maïs vers la noble maison parentale de notre hôte pour y trouver refuge pour une demie-nuit!    Vive une soirée dans la gêne des premiers contacts durant laquelle les silences pèsent lourdement!  Petit souper sous le malaise et remue-ménage pour caser tout ce beau monde jusqu’à 1hram!!!!
À 1hram… de nouveau les bagages sous les regards des araignées fort bizarre et très laides!!  Puis, balade à travers, de nouveau, du champ de blés-d’indes…. Comme de fugitifs, 6 gais lurons faufilent dans la nuit éclairée par les étoiles et une faible lumière artificielle!!!
La nuée d’hirondelles, qui avait souligné notre départ de ce point où nous en étions l’attraction, dorment paisiblement sur les fils et les rebords perchés!  Leurs excréments délimitent parallèlement, sur le sol, leur sommeil!  (On pourrait quasi les embaucher pour dessiner les lignes blanches des terrains de jeux!)  Vive de nouveau l’attente incertaine… sous un enseigne ridicule “ Yo amo los tumbos de mi mujer ” (traduction: J’aime les réservoirs de ma femme… bref, c’est une annonce de réservoirs d’eau… sans dessin, quoi!!!)  Dans l’attente… vive les scènes épeurantes: un gars chaud, pistolet automatique à la main, cogne de tienda à tienda pour possiblement une bière de plus!!  On se fait mince, surtout quand on peut écouter les coups de fusils sans la nuit!
Il nous manque qu’un jeu de cartes pour passer le temps… que, cocassement, je trouve éparpillé dans la rue… mais tristement après une heure d’attente incertaine et quand le bus se pointe finalement!!!  Ensardinés, on part enfin vers la Capitale et vive le voyage de 2-3 heures debout (durant la mi-temps!).  À 5ham, nous y voilà enfin et le lit m’invite à m’y engloutir mais trop courtement!  Vive la réunion d’équipe à 9ham!  Le sommeil se fait mon ombre toute la journée!!  Quelle aventure… digne à la Marianne!!
C’était ma fin de semaine à la plage, quoi!!!!!!

GUATEMALA Noël2001-Jour de l'an2002



Résumé en couleur de mes vacances de Noël

Après seulement deux semaines de travail contre la montre en décembre… le temps m’a propulsée vers un congé forcé soit vers les vacances de Noël pour un merveilleux petit trois semaines!  Le tout a été baptisé par une pluie nocturne de météorites (14 déc.) et par un déjeuner aux crêpes et sirop d’érable du Qc (16 déc.).

Première escapade bien rapide (18-19 déc.) … Tapachula (Mexico)
Pour ne pas tomber dans l’illégalité, ce cher Mexico (monde si familier rempli de souvenirs) facilite le renouvellement de mon visa de séjour!  Le seul hic… vive l’odeur de mes pieds puants qui souffrent dans mes grosses bottines de marche car mes sandales n’ont pas voulu être du voyage!!

Deuxième escapade (20-23 déc.) … Chichicastenango
Le temps d’un voyage en autobus, la chaleur suffocante de Tapachula s’efface devant le froid humide de Chichi.  La danse permanente des pétards sautillant aveuglément sur le perron de l’église sans égards  pour les ivres-morts et les oreilles sensibles semble tenir comme mission de réchauffer l’atmosphère!  Vive la fête patronale, vive Noël!  Pendant trois jours et trois nuits, je suis littéralement sur le charbon ardant (les pétards) et sous le feu brûlant (château de feux d’artifice).  Attention, cela va sauter!!  Attention, les tisons pleuvent sur nous, sur cette foule admirative mais que la musique ne semble pas avoir l’habileté à faire trémousser!

Retour à la Capitale (23-25 déc.) … Noël à la porte!!  Le 24, à minuit.. la guerre des pétards débute (pendant 15-30 min.) emboucanant  insoucieusement la ville déjà fort polluée!  Ce chant boucaneux se répète allègrement le 25 déc. … à midi sonnant et à 6h pm tapant!!  Joyeux Noël!!

Troisième escapade (26 déc.-7 janv.) … Petén
Le Petén nous accueille avec ses majestueuses pyramides de Tikal (28 déc.) qui se pointent fièrement à travers la densité de la jungle, ce royaume de singes moqueurs, des pizotes, des dindons sauvages et des papillons!  Puis, c’est la fuite… fuite de ce troupeau éléphantesque de touristes pour trois délicieuses nuits dans mon hamac aux sons des criquets et des cigales ainsi qu’aux sons des poules et des sabots des chevaux s’y promenant librement!  Uaxactún… petit village de huttes en feuilles de palmier sans électricité ni eau courante où après 9h pm  les génératrices cessent de fredonner et où l’eau brunâtre et calcaireuse puisée dans un étang submergé de nénuphars abreuve les animaux et sert à la consommation humaine et au lavage!!!  Uaxactún… petit village fort gai où les radios accompagnent les fredonnements des villageois et où les enfants courent nu-fesses parmi les poules et les poussins.  Uaxactún… petit village abritant ruines et arbres de chicle.  Ces arbres suintent une sève laiteuse qu’un gros chaudron de sorcière juché sir un braisier pendant deux heures transformera en gomme à mâcher sans grande saveur, bien naturel avec ses résidus de bois et autres…!  Uaxactún… petit village qui seulement depuis 1982 possède une route praticable la reliant au monde de la civilisation!!
Le 31 décembre, un bus, rampant à travers jungle et boue, nous ramène vers la modernité, vers la poussière de Santa Elena, vers la sophistication bien touristique de Flores, vers un Santiago et une Marie-Noël bien invisibles… où me voilà prisonnière due à l’absence de transport en commun!  Bonne année, quoi!!!  Et encore et toujours le chant des pétards!
Le 2 janvier… me voilà libre de toute contrainte et adios comparses de voyage… me voilà solita via Rio Dulce.  Près du Castillo San Felipe, une nuit paisible s’offre à moi, sous le chant de la pluie et sous les murmures du Lac Izabal, dans un cabanon de jardin.  Le 3 janvier, temps d’une balade à travers les stèles de Quirigua… temps d’un déluge… temps des baisers des maringouins affectueux… me voilà sur mon retour quand un petit train aérien de Del Monte de 100 régimes de bananes m’a interceptée!!  Le 4 janvier, sous un ciel larmoyant, je me prélasse.  Tourbillons dans une rivière bien fraîche et caresses d’une chut fort bouillante de la Finca El Paraíso, je savoure jusqu’ à ce que la faim nous ramène en ville en saluant les vaches au passage!  Que de vaches…. Que de pâturage…!  Dire que les paysans s’amoncellent sur leur minuscule lopin de terre  pour survivre tandis que ces herbivores aux immenses oreilles tombantes broutent nonchalamment sur plus ou moins 90% des terres propres à la culture!  Que de réalisme chapine!!
Le 5 janvier… voyage dans le temps, voyage dans l’espace!  Voyage à travers les classes sociales, des basses terre du Lac Izabal aux montagnes de Alta Verapaz… le temps d’un voyage en autobus de 8 heures!  Dès l’orée du jour quand les arbres étaient encore que silhouettes et que les troupeaux bovins somnolaient encore, le repos des paysans avait déjà pris fin: tiendas ouvertes à la lueur des chandelles, paysans marchant lestement vers le travail… dès 5h. am!  L’autobus se dandine, fumant d’essoufflement, sur une route longeant la Rivière Polochic qui se modèle gracieusement à ses habitants.
Riches fincas aux vastes étendues planes d’herbe verdoyante servant de pâturage longent une route pavée!
Peu à inexistants!
Les cloches de l’église de Lanquin me souhaite le Bonjour en ce 6 janvier… et justement le temps d’un soupir la montagne rougit sous les câlins chaleureux d’un soleil bien timide.  Paresse à Semuc-Champey où je me laisse capturer par l’ardeur énergique du torrent rugissant, s’enfuyant sous un pont en calcaire sur lequel des bassins d’eau bien bleutée m’invitent à m’y glisser dans sa fraîcheur exquise tout en flirtant avec les petits poissons beccoteux!!!  7 janvier… adios paradis ensorceleur, coucou Finca de Café de Coban sous la bruine et l’air bien fraîche et rebonjour paradis du bruit et de la pollution… je suis de retour!!!!… répondant ainsi à l’écho de ma routine citadine qui m’attire de nouveau sournoisement dans ses filets!!